Professeure-chercheuse en dispositifs d’apprentissage innovant, Hélène est experte en gamification et en serious game. Elle développe, imagine et expérimente les outils digitaux qui équiperont les classes de demain. Elle propose ainsi à ses élèves de nouvelles approches d’apprentissage ponctuées par le jeu, les simulations et l’expérimentation.

 

Lors de son intervention, Mme Michel nous invitera à voyager dans le futur et à imaginer la classe de demain.

 

- - - - Sa présentation - - - -

 

Qui êtes-vous?

Je suis enseignant-chercheur en management de l’innovation et j’interviens en formation initiale et continue auprès de managers ou futurs managers. Je suis convaincue que l’engagement des individus est la clé de la réussite d’un projet. Je suis persuadée que l’on peut favoriser l’implication dans des tâches complexes ou rébarbatives en utilisant des ressorts ludiques. C’est pour cela qu’au quotidien j’utilise, je développe, j’expérimente, j’évalue des jeux sérieux (serious games) qu’ils soient virtuels ou de plateau.

 

Quelle est votre histoire?

J’ai commencé à m’intéresser aux serious games en 2003 en élevant des vaches sur internet : Après la crise de la vache folle, la région Poitou-Charentes, région agricole avec une filière bovine développée, cherchait à revaloriser l’image du secteur en lançant un jeu d’élevage en ligne.

C’était la fin de ma thèse, et entre deux paragraphes je « procrastinais » sur le jeu (je m’étais même trouvé un alibi car mon sujet portait sur l’utilisation des technologies de l’information par les citoyens). Ma vache grossissait. Ma thèse aussi (mais plus doucement). Au bout de quelques mois, nous étions plusieurs centaines de milliers d’éleveurs virtuels à disserter sur les meilleures techniques de protection des champs contre les attaques de sangliers et à échanger des conseils sur l’alimentation de la vache parthenaise.

 

Je me suis alors demandé comment mobiliser ce type de dispositif à d’autres fins, notamment dans l’enseignement et la formation. Je suis alors passée par plusieurs étapes : J’ai utilisé des jeux. J’en ai conçu. J’ai formé des formateurs à utiliser ces outils.

 

Aujourd’hui je lance une nouvelle étape : je forme des étudiants (dans des disciplines telles que les ressources humaines) à concevoir leur propre jeu pour rendre compte d’une situation et l’analyser. Le jeu devient ainsi un dispositif de partage des connaissances.

 

Que vous inspire la thématique "Future Learnings"?

J’imagine de nouveaux modes d’apprentissages plus interactifs. Ces apprentissages se vivent sous la forme d’expériences, virtuelles ou en présentiel.  Ces moments privilégiés sont à chaque fois différents en fonction des participants, du cas abordé. La connaissance s’y co-construit. Elle est sans cesse renouvelée, mise en débat et partagée. L’apprenant devient un acteur clé. Son regard sur une situation a une valeur. Elle peut être formalisée et partagée selon un format original.

 

Que partagerez-vous avec nous le 14 septembre?

Deux idées :

1. Renoncer aux classiques mémoires et projets de fin d’études pour demander aux étudiants de concevoir un serious game

2. Inscrire la conception de jeux sérieux (serious game design) dans les programmes de formation généralistes